Bon, désolé pour ce titre bien putaclic, je n’ai pas pu résister au plaisir de singer ces voleurs qui promettent monts et merveilles aux gogos espérant toujours la bonne affaire. Prolos rêvant de s’extraire de leur triste condition en jouant au loto, petits bourgeois boursicotant sur le marché des dernières crypto-monnaies, l’objectif est toujours le même : « réussir » ! Et pour cela, tous les moyens sont bons, même cliquer sur un lien aussi manifestement putaclic, que celui sur lequel tu as cliqué, parce qu’au fond, on ne sait jamais, avec un peu de chance, si c’était vrai ?
Devenir riche en travaillant d’arrache-pied ? La bonne blague ! Je ne te ferai pas la liste de tous les moyens vaguement supposés réalistes pour s’enrichir, tu les connais déjà certainement. Aucun ne fonctionne, sauf un. Tu le sais bien.
Pas la peine de te faire languir plus longtemps, le moyen le plus simple pour s’enrichir, c’est… l’héritage !
Savais-tu que la richesse des Français est désormais issue aux deux tiers des héritages, et non du travail ?
Oui, c’est glauque. Mais grâce à la mort d’un proche, je me suis enrichi. J’aurais préféré que cela n’arrive pas, mais personne n’est immortel.
Fin de la blague
Que faire quand on est pauvre et qu’on touche un héritage ?
Première chose à faire : on ferme sa grande gueule bouche, et on n’informe surtout pas la CAF !
Parce que ces petits malins ne veulent absolument pas que tu puisses t’en sortir, et arrêterons illico de te verser toutes les aides pour lesquelles tu avais pourtant cotisé, tant que tu n’auras pas cramé ton nouveau petit magot. Pas question d’économiser pour te payer une baraque quand tu es pauvre ! Il est important que tu le restes ! Probablement pour permettre à ton propriétaire de continuer à gagner de l’argent sur ton dos, en espérant que « ça ruisselle »…
Je me suis donc retrouvé avec 50 000€, et la certitude que tout disparaitrait en un rien de temps si je ne réagissais pas au plus vite. J’en suis déjà à mon second contrôle CAF, je suis bien placé pour savoir que la chasse aux pauvres est lancée, et qu’un pauvre ne doit en aucune manière pouvoir prétendre à sortir de sa misère !
Que faire quand on devient riche ?
J’ai donc acheté, cash s’il vous plait (faudrait pas imaginer qu’une seule banque aurait accepté de me prêter, et pourtant j’ai tenté), une bicoque à retaper, pour faire disparaitre au plus vite les traces du « crime ». Et me voilà donc, maintenant, riche propriétaire terrien, et plein de scrupules à tenir le « blog d’un pauvre type ».
Bon, riche propriétaire terrien, il faut relativiser, hein ;). Tu imagines bien qu’avec 50 patates, on ne s’offre pas non plus un manoir, et que de solides compétences en bricolage sont indispensables pour survivre au premier hiver dans une maison au toit percé, sans système de chauffage, et avec tout à refaire. Surtout quand tout a été claqué dans l’achat de ladite bicoque, et qu’il ne reste pour ainsi dire rien pour financer les travaux à faire…
Mais, quel panard ! Je n’aurais jamais pu imaginer le luxe inouï qu’il y a à être réellement chez soi !
Au niveau financier, pas de grande différence pourtant avec ma situation précédente de locataire : les APL, touchées directement par le propriétaire, couvraient la majeure partie du loyer, et le reste à charge était d’environ 200€. Ayant maintenant une taxe foncière à payer, j’y gagne donc approximativement 100€ par mois, que je peux réinvestir en travaux pour, par exemple, acheter des tuiles, de la plomberie, etc. Pas bésef, donc, mais je ne m’en plains pas !
Suis-je vraiment devenu riche ?
Certainement ! Le simple fait d’être réellement « chez moi » est une richesse incroyable ! Et comme il m’arrive de le rappeler à mes enfants, nous mangeons tous les jours à notre faim, ce qui, en soi, est déjà une sacrée richesse.
Toutefois, le concept de richesse est très relatif. D’après les chiffres de l’observatoire des inégalités, le seuil de pauvreté, en France, se situait en 2019 à 918€ par mois pour une personne seule.
En prenant comme référence les unités de consommation de l’INSEE, mes revenus moyens (~1800€/mois en moyenne, aides sociales comprises) sont à diviser par 3,4.
Soit 529€ pour mon foyer, très largement en dessous de ce fameux seuil de pauvreté.
Mon but n’est pas de me plaindre, mais de constater, simplement, que j’ai une certaine légitimité à tenir ce blog. Et que mon idée première, qui était d’y partager mes moyens pour parvenir à vivre avec très peu d’argent, n’est peut-être pas si mauvaise.
Je vais donc essayer de me remettre à écrire ici, malgré cette « richesse » qui m’est tombée dessus, persuadé qu’à ma petite mesure, je pourrais, peut-être, aider d’autres « pauvres » à s’en sortir mieux !